Mikeno - Calamités
À bord d'un voilier, la majeure partie du temps, la vie est belle et sans souci mais il peut y avoir quelques désagréments, des petits ou moyens comme les fourmis, moustiques, cafards, rats et souris mais aussi des vols au port ou au mouillage et de plus graves comme les OFNIs ou encore pire, les attaques de pirates.
Les cafards
Dès le début du voyage, disposez partout dans le bateau des pièges à cafards. (Boîtes avec collants qui les capturent).
N'embarquer jamais de cartons à bord, et nettoyer l'eau mélangée à un peu d'eau de Javel tout ce qui est stocké à bord.
Toujours en préventif, passer un chiffon imbibé de produit spécial cafard (tue les œufs) fabriqué par RAID, partout sur le sol du bateau, en prenant soin de mettre du produit tout spécialement au pied des cloisons, aussi aux entrées du bateau, sur les amarres et bouches à air quand on est au port.
Laver tous les fruits que vous montez à bord. Ne jamais garder la tête feuillue des ananas. Tremper les régimes de bananes dans l'eau de mer.
Pour les produits conditionnés en papier ou en cartons (aussi les cartons d'œufs), jeter l'emballage, par exemple, tout ce qui est farine, purée lyophilisée, semoule, les conditionner en bidons plastiques étanches, il en va de même pour les conditionnements de produits tels que dentifrices, lessives ...
Ne jamais monter à bord avec les chaussures utilisées à terre, les essuyer avec un chiffon trempé dans de l'eau javellisée avant de les ranger dans un emplacement extérieur (coffre de pont ...).
Les journaux quotidiens achetés en librairie sont également suspects.
Mettre tout livre échangé ou toute revue achetée immédiatement en quarantaine en sac étanche genre Ziploc et y ajouter un coton imprégné d'une goutte d'huile essentielle d'ail.
Contre les cafards, il faut de la farine, un tube de lait Nestlé et de l'acide borique que vous trouverez en pharmacie. Pour les proportion ce sera 1/3 d'acide borique et 2/3 de farine et vous liez le tout avec le lait concentré. Vous faite des boulettes que vous mettez un peu partout dans le bateau.
Les rats et souris
Les rats peuvent être porteurs de maladies diverses mais en rongeant les câbles électriques, ils peuvent aussi provoquer un incendie à cause d'un court-circuit.
Embarquer toujours du poison contre les rats ainsi qu'un ou plusieurs pièges, ils aiment le fromage mais aussi le chocolat.
Il y a la solution de la glu , on découpe des cartons (épais de préférence) de la taille du fond des équipés ou des endroits ou l'animal est susceptible de passer et on les enduit de glu.
À quai, prendre soin d'installer de simples barrières (des garde-rats) pour empêcher les rats de monter à bord par les amarres.
Les vols au port ou au mouillage
Les vols de matériel (moteur hors-bord, annexe, pare-battages, accastillage ...) de carburant ou même de bateaux sont de plus en plus courants, ils se produisent tous les jours et partout dans le monde, il est donc nécessaire de pouvoir s'en protéger.
La distance de mouillage à la côte est inversement proportionnelle au PIB du pays visité !
Que l'on soit à bord pour dormir pendant la nuit ou à terre donc en laissant le bateau seul, il faut absolument fermer à clef tous les accès au carré et ne rien laisser de tentant à l'extérieur sur le pont. il est bien sûr impossible de rentrer l'annexe avec son moteur mais il faut au moins la sécuriser au mieux, comme par exemple en l'attachant avec un câble antivol.
On peut aussi utiliser des alarmes plus ou moins sophistiquées qui se déclenchent dès que quelqu'un s'approche trop près du bateau ou essaye de monter à bord. Cela peut être une simple petite alarme IR à pile qu'on peut trouver partout dans les magasins de bricolage (comme celle-ci trouvée sur Amazon) ou de plus sophistiquées connectée à un smartphone (Android ou IOS).
Le mieux est d'avoir des voisins (au port ou au mouillage) en qui on peut avoir confiance mais attention, il n'y a pas que des gens honnêtes chez les plaisanciers !
Les OFNIs
Les objets flottants non identifiés sont de plus en plus nombreux et sont un véritable danger pour les voiliers. Les plus dangereux étant les containers, mais on peut aussi trouver des troncs d'arbres ou autres objets volumineux qu'on ne peut voir souvent qu'au dernier moment.
Tous les ans, de 10 000 à 35 000 containers tombent à l'eau sur les mers du monde entier et selon leurs contenus, ils peuvent flotter pendant plusieurs semaines.
Voila pourquoi il est important d'avoir toujours quelqu'un dehors qui scrute l'horizon vers l'avant du bateau. En navigation solitaire, il est donc primordial d'avoir un radar qui sonnera peut-être l'alarme.
Les orques
Depuis quelques temps, on constate que des orques attaquent de plus en plus de voiliers, il suffit de googler Attaques d'orques pour voir les nombreux cas rapportés. Ils s'attaquent en général au safran des voiliers mais bien qu'ils en auraient la force, ils ne font en général pas plus de dégâts. Les raisons possibles sont : vengeance contre les pêcheurs, stress par rapport au manque de nourriture dans la région, pollution des mers, perturbation à cause du retour de nombreux bateaux en mer après le déconfinement, protection de leurs progénitures, manisfestation contre les parcs marins pour touristes ... Les spécialistes ne peuvent fournir pour le moment que des suppositions.
J'ai d'ailleurs lancé un fil Message aux Orques sur HEO afin d'essayer d'obtenir des réponses à leurs comportements plus ou moins agressifs. j'espère qu'ils vont communiquer avec nous et nous répondre.
Comment réagir si une bande d'orques s'approchent un peu trop près ? Il semblerait que le mieux à faire serait d'immobiliser le bateau soit en se mettant à la cape soir en affalant les voiles et d'attendre sans faire de bruit qu'ils s'éloignent.
Voir les dernières interactions avec les bateaux mais aussi le protocole de sécurité en cas d'interaction avec des orques.
Les pirates
Les attaques de pirates en mer sont de plus en plus fréquentes et il est nécessaire d'y prêter une grande attention. Actuellement, les régions les plus dangereuses sont :
- Dans le Golfe de Guinée, les zones à très fort risque sont : le fond du golfe de Guinée entre la frontière Libéria-Côte d’Ivoire et la frontière République démocratique du Congo-Angola. Les zones à risques sont : les eaux territoriales et le large (100 milles) de la Guinée, de la Sierra Leone, du Libéria et de l’Angola.
- En Océan Indien, les zones à très fort risque sont : le Golfe d’Aden dans son ensemble (y compris la partie méridionale des eaux territoriales du Yémen et d’Oman), et le Bassin somalien, le Golfe du Bengale, notamment les côtes méridionales du Bangla Desh et la côte birmane. Les zones à risque sont : la Mer Rouge, le reste de l’Océan Indien jusqu’au canal du Mozambique, et la zone comprise entre les Seychelles, les Maldives et les Laquedives.
- En Asie du Sud-Est, les zones à très fort risque sont : le Détroit de Malacca, les eaux situées à l’ouest de la Malaisie péninsulaire et le long des côtes de Bornéo côtes du Sarawak, du Sabah et du Brunei) ainsi que les eaux séparant les Philippines de l’état malaisien du Sabah (Mer de Sulu notamment). Les zones à risque sont : le Golfe de Thaïlande, et toutes les eaux séparant le Vietnam, les Philippines et le nord de Bornéo situées au sud de 10° de latitude nord, les mers de Java, de Banda et des Celebes.
- En Amérique, les zones à risque sont : les eaux territoriales du Pérou, la Mer des Caraïbes, et les côtes bordant les Highlands Brésiliens.
La piraterie maritime moderne prend indifféremment pour cibles des navires de commerce et de pêche ou des bateaux de plaisance, dont les voiliers, particulièrement lents et vulnérables, sans attention particulière pour le pavillon (la nationalité) du navire attaqué. Ces actions sont généralement violentes, les pirates n’hésitant pas à se servir de fusils d’assaut ou de lance-roquettes et à exercer des pressions sur les équipages pour obtenir gain de cause. Elles se produisent d’abord en pleine mer mais également dans les ports, aux points de mouillage et le long des côtes. Le but des pirates est de prendre le contrôle du navire attaqué, pour ensuite s’approprier tout ou partie des cargaisons, et/ou négocier une rançon contre la libération du navire et de son équipage.
Pour de plus amples informations, voir la page Piraterie maritime du site France Diplomatie.
Le meilleur moyen de ne pas être confronté avec les pirates est d'éviter les zones à risque, le monde étant assez vaste, il y a heureusement encore beaucoup d'autres endroits agréables et surtout moins dangereux.
Mais même en évitant les zones à haut risque, on peut quand même se retrouver dans une situation d'attaque de pirates. Si ils sont nombreux, le mieux est de ne rien faire et de se plier à leurs exigences en essayant de parlementer.
Il faut donc prévoir une telle attaque, je pense par exemple à avoir une sacoche contenant de faux documents, de fausses cartes de crédit et un peu d'argent liquide (quelques dizaines de dollars).
La question que se posent beaucoup de navigateurs, faut-il avoir des armes à bord ? À mon avis, il vaut mieux ne pas en avoir, car en cas de contrôle des autorités dans beaucoup de pays, elles seraient de toute façon confisquées et on risquerait de rencontrer beaucoup de difficultés. Et puis en cas d'attaque, les pirates sont beaucoup mieux armés et surtout beaucoup plus entrainés. Je dirai que les seules armes (qui n'en sont d'ailleurs pas) qui pourraient être efficaces sont les fusées de détresse tirées par pistolet, mais à n'utiliser que si les « méchants » ne sont que des petits minables sans expérience et surtout sans arme !
